L'église Saint-Joseph succède à une modeste chapelle dédiée à saint Quirin. Elle fut construite en 1824 dans l'enclos de l'ancien cimetière protestant, avec des pierres provenant du couvent d'Obersteigen, désaffecté depuis 1512. Ces pierres sculptées, probablement issues du cloître, sont visibles à plusieurs endroits :
Ces 14 stations, réalisées en 1853, ont été signées par un artiste nommé Sorg. Il peut s'agir de Joseph Marie Sorg, de Louis Sorg, son fils ou de Carola Sorg, sa fille. Cette famille d'artistes a réalisé au 19e siècle de nombreux travaux pour les églises de la région. En effet, suite aux troubles et aux destructions de la Révolution, le clergé profita de cette longue période de croissance et de stabilité pour rénover et pour commander aux artisans locaux du mobilier religieux. Un autre chemin de croix signé L. Sorg à Nothalten près de Barr, très proche de celui-ci, laisse néanmoins supposer que l'auteur est Louis, le fils de Joseph Marie.
Chaque station a pour dimensions une largeur de 70 cm pour une hauteur de 87 cm.
Les textes de cette page sont tous issus de l'article «Les boiseries du chœur de l’église de Hengwiller» de Henri Heitz2 paru dans Pays d’Alsace n° 214 (I/2006). Les photos ont été prises le 14 mars 2024 par Guy Mifsud.
Les parois sud et nord du chœur de l'actuelle église Saint-Joseph de Hengwiller sont revêtues d'intéressants lambris qui de toute évidence n'ont pas été conçus pour ce lieu.
Du côté sud, le lambris de bois de chêne est divisé en trois travées, chacune comportant une partie basse à panneau quadrangulaire dans un cadre mouluré et une partie haute dont le panneau s'amortit en plein cintre, également souligné de moulures. Séparant ces parcloses3, un décor formé, en bas, d'une simple baguette saillante comporte, en haut, trois fines baguettes au-dessus d'un petit socle carré avec un ornement floral. Ces baguettes viennent butter contre un élément arrondi qui joue un rôle de transition vers un chapiteau qui appartient à la corniche saillante qui couronne tout le lambris. Les quatre chapiteaux de cette corniche forment tout l'intérêt de ces boiseries étant sculptés de bustes de saints.
Du côté nord, même disposition générale du lambris mais avec un panneau supplémentaire, à gauche, un élément mobile en forme de porte percée d'une jalousie quadrangulaire grillagée pour servir de confessionnal.
Côté sud. | Côté nord. |
Les huit figures de saints qui ornent les deux corniches méritent l'attention. Elles se présentent toutes comme des bustes sculptés en relief sur un médaillon environné de rameaux de feuillages de chêne ou de laurier, autant que l'empâtement d'une épaisse couche de peinture le laisse distinguer. Au-dessus du médaillon, une banderole cintrée et plissé ressort sur un élément en saillie de la mouluration supérieure de la corniche, banderole sur laquelle est gravé le nom du saint. Tous ces saints portent l'habit monastique et sont tonsurés, quelques uns portent une croix pectorale en sautoir. Certains regardent à gauche, certains à droite et un seul se présente de profil. Chaque buste repose sur un attribut symbolique au-dessus d'un nœud de ruban.
Les saints cités sont désignés par leur nom latin : S. AMANDUS, S. ARB0GASTUS, S. AUGUSTINUS, S. DEODATUS (saint Dié), S. ISIDORIUS, présenté de profil, S. MEINRADUS, S. RICHARDUS, S. DISIBODUS. Il existe un neuvième bas-relief de saint qui est conservé au musée municipal de Saverne: S. ROMANUS, encadré par la date 22 et le mois, MAY.
Toutes ces figures semblent sculptées par la même main; on remarque les mêmes détails sur les visages, arcades sourcilières marquées, modelé accentué des joues et du menton. La présence du nœud de ruban est typique du style Louis XVI et l'on peut penser que ces bustes sont des œuvres de la seconde moitié du XVIIl' siècle. Audiguier va jusqu'à les attribuer, sans preuve, au sculpteur Sporrer dont l'atelier était fixé à Guebwiller. Les panneaux, eux, semblent plutôt à rattacher au XIX° siècle.
Quels sont ces saints représentés et existe-t-il un rapport entre eux ?
Ces vitraux représentent Sainte-Catherine (côté nord) et Saint-Michel (côté sud).
La date 1824 peinte sur le vantail à l'arrière de l'autel indique la date de fabrication de l'autel, contemporaine de la construction de l'église. Le décor sculpté et l'utilisation du faux marbre peint (en partie dissimulé par la peinture blanche plus récente) sont d'inspiration néo-classique.
Ces chapiteaux, sculptés de motifs romans, datent de la fin du 12e ou du début du 13e siècle. Ils ornaient probablement les colonnes du cloître du couvent d'Obersteigen et ont été achetés par la commune de Hengwiller lors de la construction de l'église. Évidés au centre, ils servent désormais de bénitiers.
Ils sont placés de part et d'autre de la porte d'entrée de l'église.
Saint-Joseph | Statue côté nord | Vierge à l'enfant. Statue en hauteur côté sud. Milieu du 19e siècle. | Statue côté sud |
Une imposte est, en architecture, le couronnement du piédroit d'un arc. Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Imposte ↩
Henri Heitz (1927–2021), conservateur du Musée de Saverne, Section d'art et d'histoire, de 1960 à 1987. Anecdote: Henri Heitz a été un professeur d'histoire très apprécié d'Edmond Kieffer au lycée Leclerc à Saverne. ↩
Architecture: Panneau de boiserie. ↩
www.hengwiller.fr